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Emmanuel Eudier

Accordeur et technicien du piano dans le Var, je vous propose mes services autour de Sainte-Maxime, Saint-Tropez, Fréjus, Saint-Raphaël, Le Muy, Roquebrune, Draguignan, Lorgues, Vidauban...
Que vous ayez un piano droit ou à queue, récent ou ancien, en bon ou en mauvais état, que vous jouiez très peu ou intensément, n'oubliez pas de le faire accorder une fois par an, au moins, tant pour votre plaisir musical que pour ne pas laisser s'abimer votre instrument !

Je suis également compositeur,
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Comment me contacter ?

Je suis installé à Fréjus. Avec grand soin, selon les méthodes traditionnelles, et au meilleur prix, je me ferai un plaisir de vous aider. Que ce soit pour un accord, pour des travaux, pour une expertise ou pour un simple conseil, n'hésitez pas à me contacter :

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06 80 38 58 45

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Zone d'intervention

Overview

Je me déplace dans une zone de 50 km autour de Fréjus (83600, dans le Var, France)

Ma formation d'accordeur

Diplômé de l'Institut Européen des métiers de la musique (ITEMM), je suis artisan accordeur depuis 1999.
Par ailleurs, musicien, j'ai obtenu en 2000 un premier prix de piano du Conservatoire de Région de Rouen. D'abord installé en Normandie, je travaille désormais en Provence.

Tarifs - Accord de piano

  • Accord traditionnel à l'oreille : 90 €
  • Sur un piano très faux : pinçage + accord : 130 €
    (hors exigences particulières)
  • Déplacement : selon la distance
  • Réglage, petites réparations, harmonisation : sur devis

L'histoire du piano

Le premier instrument à corde inventé par l'homme fut peut-être l'arc du chasseur. Il suffit de pincer la corde en un point pour obtenir un son. A travers les âges, la corde tendue est restée l'un des principaux moyens d'obtenir un son, que ce soit au moyen d'un plectre (sorte de pince) ou d'un marteau.

Le premier instrument dont on puisse dire qu'il est l'ancêtre du piano est le tympanon, assemblage de lames d'acier que les jongleurs frappaient avec des maillets et qui ressemble un peu à un xylophone...

Barre de repos

A la fin du 14ème siècle, on utilise un clavier (du mot "clé", car la clé est un instrument pour ouvrir la musique). C'est l'apparition du clavecin, qui n'est pas l'ancêtre du piano contrairement à ce que l'on croit, car les cordes de l'instrument sont pincées et non frappées. Il s'approcherait davantage d'une sorte de guitare horizontale. Très rapidement, on distingue le clavecin, le virginal ou l'épinette (dont les cordes sont pincées et fonctionnent avec une seule corde par note), du clavicorde (cordes frappées par une languette de métal fixée à l'extrémité de la touche et qui restait en contact avec la corde tant que la note demeurait enfoncée).

Le clavicorde est donc le véritable ancêtre du piano actuel. Mais cet instrument ne possédait pas la force du clavecin, et ne connut aucun succès. Selon les sources, c'est en 1691, 1694 ou au tout début du 18ème siècle que Bartolomeo CRISTOFORI (1655-1731), conservateur des clavecins et épinettes du prince Ferdinand de Médicis, renouant avec le vieux principe du tympanon, invente la mécanique du piano, constituée d'un clavier, d'une série de cordes, de marteaux reliés au clavier au moyen d'un système de transmission composé d'un pilote, d'un bâton d'échappement, d'une attrape et d'un étouffoir.

L'histoire du piano suit ensuite une évolution liée aux découvertes des grands facteurs et aux exigences des compositeurs. On distingue 4 périodes :

  • les précurseurs de 1710 à 1780 avec la naissance du pianoforte,
  • le piano romantique de 1780 à 1850,
  • l'industrialisation et la diffusion du piano dans le monde de 1850 à 1920,
  • la standardisation de la technique de 1920 à nos jours.

Le pianoforte détrône rapidement le clavecin pour les nuances qu'il permet d'obtenir. Les grands facteurs, CRISTOFORI, le français MARIUS et l'allemand SCHROETER font évoluer les grands principes de la mécanique. Deux écoles principales coexistent : la mécanique anglaise, solide grâce à des renforts métalliques entre la table de l'instrument et le sommier, mais lourde avec des marteaux en cuir ; et la mécanique viennoise, chère à MOZART, plus légère mais fragile, dont les marteaux frappent les cordes du dessus (on contrôle jusqu'au bout la course d'attaque du marteau).

A la fin du 18ème, Sébastien ERARD, facteur strasbourgeois, s'installe à Paris et fonde sa marque. Sa principale découverte date de 1822. Il s'agit du double échappement : système de ressorts qui maintient le marteau joué à proximité des touches et qui fait que sans devoir relâcher complètement la touche, on peut rejouer une seconde fois la note. Pour sa légèreté et sa fiabilité remarquable, cette invention connait un succès immédiat. Le clavicorde devient le piano tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Au 19ème siècle les exigences croissantes des compositeurs stimulent l'inventivité des facteurs :

  • PAPE, facteur français, a l'idée de recouvrir les marteaux de feutre,
  • en 1850, les premiers cadres métalliques font leur apparition aux États-Unis (BABCOCK à Boston),
  • pour augmenter la puissance des pianos sans modifier la taille des instruments, on a l'idée de croiser les cordes (Henry STEINWAY) puis d'en augmenter le diamètre,
  • du pianoforte de 4 octaves (49 touches de CRISTOFORI), on passe au piano 61 touches de SILBERMANN, facteur viennois ; en 1794 aux 68 touches de BROADWOOD (facteur anglais) ; puis à partir de 1808 au clavier de 6 octaves. En 1845 enfin, les pianos comprennent 7 octaves.

Ces évolutions nécessitent de construire des pianos plus résistants, consolidés par des tubulures de métal puis par des cadres entièrement en fonte, tels qu'ils le sont aujourd'hui.

Chaque compositeur a son facteur attitré. BEETHOVEN travaille avec ERARD à qui il commande un piano particulier dont chaque marteau frappe 4 cordes (et non 3) afin de produire un son plus puissant. LISZT commande ses instruments à ERARD et CHOPIN travaille avec PLEYEL. Entre 1850 et 1900, les mécaniques viennoises et anglaises sont abandonnées pour leurs défauts. Au même titre, on ne fabrique plus de pianos lyres, consoles, pyramides ou girafes, ni de pianos ronds qui sont jugés décoratifs mais insatisfaisants techniquement... En 1845 PLEYEL invente le pianino, ou piano droit, qui ne cessera de se perfectionner jusqu'à nos jours.

En Angleterre, les pianos droits sont munis de mécaniques dites "à baïonnettes". Beaucoup de ces pianos fragiles subsistent aujourd'hui.

Le 20ème siècle voit la facture du piano s'uniformiser et la production s'emballer. Le piano carré ou piano table, très en vogue dans les pays anglo-saxons, est abandonné au profit du piano droit. De 500.000 pianos produits annuellement au début du siècle aux États-Unis, en Angleterre et en Allemagne, la production passe à trois millions en 1940 et à plus de six millions aujourd'hui.

Pianos droits et pianos à queue sont construits sur deux principes opposés. Les premiers verticalement, les seconds horizontalement. Mais la structure des instruments demeure la même :

Table d'harmonie

un cadre de fonte qui est l'armature de l'instrument,
une table d'harmonie dont le bois très fin entre en résonance et produit le son,
un sommier dans lequel sont vissées les chevilles,
un chevalet auquel sont fixées les cordes et dont la forme s'allonge à mesure que l'on descend dans les fréquences basses. Ici, il faut expliquer que de la longueur de la corde dépend la fréquence du son (mesurable en Hz). Pour obtenir un son deux fois plus grave, la longueur devrait être double. Cela impliquerait que le chevalet décrive une parabole. Comme ce n'est pas possible, le diamètre des cordes est plus important dans les graves que dans les aigus car il y a aussi un rapport mathématique entre la fréquence des notes et l'épaisseur des cordes qui les produisent.
un plan de cordes : une corde par note dans les basses, deux dans les graves et trois dans les médiums et les aigus. Les cordes basses sont entourées de cuivre (le filetage), afin d'obtenir un diamètre et une résistance à l'étirement supérieurs ;
un clavier constitué de touches plombées et d'axes de fixation,
une mécanique composée de pivots et de leviers, du jeu de marteaux, d'étouffoirs et de ressorts dont le rôle est de démultiplier la force appliquée sur les touches et de la transmettre aux marteaux qui frappent les cordes. Les cordes, en vibrant, transmettent ces vibrations au chevalet qui les transmet à son tour à la table d'harmonie, laquelle produit le son perçu ;
un système de pédales - forte et douce -, et maintenant une pédale tonale qui permet de faire résonner une note en particulier à l'exception des autres.

Les principales différences entre piano droit et piano à queue résident dans la forme de l'instrument et la longueur de sa table d'harmonie, et dans la position de frappe des marteaux par rapport aux cordes. Le piano à queue offre un son plus puissant et, bien réglé, une mécanique irréprochable.

Choisir son piano

Piano acoustique ou numérique ?

Piano numérique

Il existe aujourd'hui d'excellents claviers numériques pouvant séduire par leur sonorité, leur insensibilité aux conditions d'environnement, l'absence d'entretien et de nécessité d'accord, par leurs possibilités rythmiques et de synthèses de sons.

Cela étant, ces appareils ne sont pas des pianos. Leur sonorité est échantillonnée une fois pour toutes, et aucun clavier numérique ne peut restituer l'intention fine du pianiste. Ni leur toucher, ni leurs possibilités d'expression ne peuvent créer le son. Ces appareils choisissent dans leur bibliothèque de sons celui qui s'approche le plus de ce qui a été analysé électroniquement comme la nuance désirée. Ce sont donc en quelque sorte des "magnétophones à notes". Le piano, lui, crée le son et, bien réglé, se fait oublier pour servir la pure intention de l'interprète.

Un piano numérique peut donc remplacer un mauvais piano droit, quand il est destiné à un débutant ; ou encore rendre service à qui travaille beaucoup son piano et, en complément de son instrument acoustique, peut ainsi travailler sans gêne pour le voisinage. Mais il ne faut pas lui en demander davantage.
Choisir son piano

Piano neuf ou d'occasion ?

Beaucoup de mauvais pianos droits ont été fabriqués dans le passé. Contrairement à la tradition selon laquelle... la tradition aurait tendance à se perdre, la qualité des pianos neufs est en constante progression, pour la gamme moyenne en tout cas. De plus, nombre de vieux pianos ont été épouvantablement mal entretenus. La "bonne affaire" tentatrice devant un meuble ayant de beaux restes peut s'avérer un piège redoutable, les travaux de restauration indispensables pour rendre l'instrument seulement jouable faisant finalement monter la facture à un prix supérieur à celui d'un honnête piano droit. Méfiez-vous donc des boniments vous présentant des instruments essoufflés en état "presque impeccable". Il faut aussi savoir que vers 1980 - 1985, on a vu apparaître sur le marché du piano neuf des instruments de très basse qualité, fabriqués dans les pays de l'Est ou d'Extrême-Orient, se parant de noms à consonance européenne et surtout germanique, pouvant même parfois prêter à confusion avec ceux de marques renommées. Prudence...

Couvercle du piano

En revanche on peut trouver des pianos à queue très valables, ayant bien mieux vieilli car d'excellente facture. On en trouve d'autant plus facilement que les habitats actuels se prêtent souvent mal à l'accueil de ces grands instruments, et que leurs propriétaires peuvent y renoncer pour des problèmes de place. Vous aurez toutefois peu de chances de faire un bon achat avec un piano antérieur à 1910. Dans tous les cas il est nécessaire de vérifier l'âge de l'instrument par son numéro de série.

Que le piano qui vous intéresse soit droit ou à queue, les risques seront moindres avec un instrument de grande marque. Vous aurez peu de chances de vous tromper s'il possède un cadre métallique avec des cordes croisées, si la mécanique a été refaite, si la table d'harmonie est impeccable, et si bien sûr la sonorité de l'instrument est restée très belle.
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L'examen d'un piano d'occasion

Table d'harmonie

Vous devrez inspecter très soigneusement l'instrument qui vous intéresse : le meuble bien sûr, puis le clavier. Vous vérifierez que les touches ne sont pas gauchies et ne frottent pas les unes contre les autres, comme souvent dans les vieux pianos. En ouvrant le piano, vous distinguerez la caisse de l'instrument (la ceinture, c'est-à-dire la partie intérieure du meuble), le cadre (pièce en fonte souvent dorée), la table d'harmonie (plaque de bois au dessus de laquelle passent toutes les cordes), le sommier (pièce de bois parfois recouverte de métal, dans laquelle sont fichées les chevilles qui tiennent les cordes), et le chevalet (pièce de bois courbe tenant l'autre extrémité des cordes).

Vous écouterez le son de chaque note et vous constaterez forcément un certain nombre d'anomalies, inévitables pour un piano d'occasion. Il faudra vérifier que ces anomalies ne sont pas le fait de défauts de structure irréparables, tels que : cadre métallique fendu (défaut immédiatement visible et gravissime : une traction de 20 tonnes s'exerce sur le cadre), sommier fissuré voire déformé par la traction des cordes (rare), table d'harmonie fendue - il faut distinguer les fentes d'origine, propres et droites, qui peuvent parfois exister sur les modèles anciens de pianos à queue notamment Erard, des fissures en zigzag souvent difficilement rattrapables et très onéreuses à reprendre. Car le flipotage d'une table d'harmonie implique de décorder l'ensemble de l'instrument.

Attention aux chevalets décollés de la table d'harmonie (difficile à voir).

Pour les pianos droits évitez absolument les mécaniques à baïonnettes. On peut facilement les reconnaître au fait que les marteaux ne sont pas visibles mais masqués par de longues tiges métalliques. Dans le cas de ces mécaniques, on ne voit pas la partie supérieure des cordes lorsqu'on ouvre le panneau supérieur de l'instrument.

Vérifiez l'état des marteaux : il est souvent un peu préoccupant dans les modèles d'occasion et il est parfois nécessaire de les changer, ainsi que les rouleaux sur les pianos à queue. Il faut savoir que le regarnissage seul de ces marteaux représente un coût élevé. Dans tous les autres cas il faut procéder au ponçage des marteaux quand la densité du feutre est encore suffisante.

Des marteaux "ridés" produisent un son pauvre et de faible intensité.

D'autres problèmes moins ennuyeux peuvent s'observer, tels que cordes rouillées, cassées ou manquantes (mais le remplacement des cordes "filées" - c'est-à-dire de toutes les cordes des basses du piano - est onéreux, il faut compter près de 15 Euros de fourniture par corde) ; lanières cassées ou cassantes ; feutres et peaux divers décollés ; clavier légèrement gauchi ; pédales inopérantes ; et bien sûr mauvais accord, sans rapport avec la qualité du piano. Toutefois un piano très faux est révélateur d'une faiblesse générale de l'instrument. Sur nombre de pianos anciens on ne peut plus parler de notes déterminées, mais de bruits indistincts, souvent parce que les cordes sont trop abîmées.

Le décollement du revêtement de clavier - ivoire, plastique ou galalithe, est anodin. Pour les claviers en ivoire, il n'est pas rare que les touches soient très jaunies, ce qui peut se rattraper - opération assez onéreuse et délicate -, ou qu'il manque le revêtement de certaines touches, mais on parvient encore à trouver des plaques de remplacement.

Dans tous les cas, au moindre doute, n'hésitez pas à demander l'avis d'un professionnel qualifié qui saura vous conseiller.
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L'achat d'un piano neuf

Enfant au piano - Emmanuel Eudier

Fiez-vous à votre oreille plus qu'à celle du vendeur. C'est vous qui jouerez de l'instrument, il faut qu'il vous plaise. A valeur et marque égales, deux instruments identiques d'aspect peuvent offrir des sonorités très différentes (c'est d'autant plus vrai que le piano est meilleur). Le son d'un piano varie considérablement selon les dimensions de la pièce et son emplacement dans cette pièce : acheter un piano de concert pour le placer dans un petit appartement n'a pas de sens. Il est raisonnable de trouver une adéquation entre la puissance de l'instrument choisi et le volume de l'endroit où il séjournera. Traditionnellement les pianos droits aux caisses plus hautes sont meilleurs que les petits pianos droits de moins de 1,25 m de haut. Cette remarque vaut également pour les pianos à queue : plus ils sont longs, meilleurs ils sont. Enfin, un grand piano droit, sans doute moins esthétique et avec une mécanique moins élaborée, aura toutes les chances d'être meilleur qu'un crapaud (très petit quart de queue).

On entend souvent parler de "pianos d'étude" ; c'est un terme qui ne recouvre aucune réalité. Il n'y a pas de pianos spécialement conçus pour l'étude, et l'on peut apprendre le piano sur un instrument de qualité comme sur un vieux coucou ; reste qu'un mauvais piano risque de décourager un élève peu motivé.

Quelle marque choisir ? Tout est affaire de goût, de tempérament... et de budget. Il est clair que comme pour beaucoup d'achats d'importance, on n'en a que pour son argent et qu'il n'y a pas de miracles : les pianos très bon marché sont de piètre qualité, s'abîment vite et se révèlent souvent irréparables, l'économie s'étant réalisée en rognant sur des paramètres auxquels on ne devrait pas toucher. S'il est indispensable de se cantonner dans les gammes de petits prix, il sera toujours préférable de privilégier la qualité technique de l'instrument plutôt que l'aspect du meuble.

Vous trouverez à la pages de liens utiles des connections vers certaines marques parmi les plus prestigieuses, offrant les meilleures garanties de qualité.

Vous y trouverez aussi un lien vers d'intéressants articles de "Pianoweb".
Choisir son piano

accordeur Eudieur L'accord

Quelques notions d'acoustique

accord piano

La fréquence d'une note est le nombre de vibrations qu'elle produit en une seconde. Certains matériaux conduisent le son mieux que d'autres. Dans l'air le son se propage à 340 mètres par seconde, et beaucoup plus vite dans le bois.

L'oreille humaine perçoit les fréquences comprises entre 20 Hz (infrasons) et 20000 Hz (ultrasons).
Il faut distinguer trois facteurs dans la perception du son :

  • la fréquence (la hauteur d'un son), par exemple celle du la 440 Hz,
  • l'amplitude ou intensité, mesurable en décibels,
  • le temps, mesurable en secondes.

Pythagore le premier a étudié la fréquence des sons au moyen d'une corde tendue entre deux points. Si l'on réduit la longueur de la corde, le son produit n'est pas le même car la vibration émise a moins de distance à parcourir du point d'impact au point d'attache. Si la distance décroît, la fréquence augmente. La fréquence est inversement proportionnelle à la longueur de la corde.

Chaque son comporte un certain nombre d'harmoniques. C'est-à-dire qu'une note n'est pas pure, mais composée de fréquences, de plus en plus aigües. Certains instruments produisent des sons très purs, tels la flûte ou le triangle ; le diapason produit un son parfaitement pur. A l'inverse, la cloche et dans une moindre mesure le piano produisent des sons très brouillés, proches du bruit tant ils sont riches en harmoniques. C'est par l'ajustement des fréquences que l'accordeur rend "juste" le piano. Juste à notre oreille en tout cas, car mathématiquement les fréquences d'un piano parfaitement accordé sont fausses.

Les techniques de l'accord

Qu'est-ce qu'un accord ?

C'est une remise en tension des cordes par le jeu des chevilles que l'on tourne au moyen d'une clé d'accord. Si le son est trop bas, on tire davantage sur la corde, qui, plus tendue, produit un son plus aigu. Si le son est trop haut, à l'inverse, on cède un peu de pression pour faire "redescendre". Le procédé est simple mais ne permet pas tout-à-fait de comprendre à partir de quelle norme on établit la justesse d'un piano.

Il existe une note de référence, le la 442Hz (parfois 440 Hz), auquel tous les instruments d'orchestre s'accordent (ce qui donne lieu à ces joyeuses cacophonies avant les concerts). On dit "donner le la", ce qui signifie établir pour tous la justesse à partir d'une norme commune. D'un la au la suivant, la fréquence double. C'est un intervalle pur et immuable. Si l'on part du la 440, le la suivant fera 880 et le suivant 1760. Entre ces la, l'accordeur répartit les notes restantes de façon que chaque intervalle soit équivalent.

accord piano

Pour comprendre ces calculs, il faut revenir aux harmoniques et donc, hélas, aux mathématiques... Chaque son produit plusieurs harmoniques.

La première harmonique d'une note est son octave, c'est-à-dire sa longueur d'onde divisée par deux.

La seconde harmonique est une quinte, soit 3 ½ tons : c'est-à-dire sa longueur d'onde divisée par trois

La troisième harmonique est l'octave suivante, c'est-à-dire la longueur d'onde divisée par 4 et la quatrième harmonique est une tierce, c'est-à-dire la longueur d'onde divisée par 5.

Exemple 1 : do 2 : do 3 : sol 4 : do 5 : mi

Exemple 2 : sol 2 : sol 3 : ré 4 : sol 5 : si

Dans cet exemple l'harmonique 3 du do est le même que l'harmonique 2 du sol. C'est ce qu'on appelle un intervalle juste. Cet intervalle peut être défini comme étant de 3/2. Autrefois, les musiciens ne supportaient que les intervalles justes. Donc les quintes 3/2 devaient toujours être justes, ainsi que les octaves 2/1. Un piano comprend douze quintes et sept octaves. A partir de cette base, on peut calculer que 3/2 puissance 12 =129,74 et que 2/1 puissance 7 = 128. Il y a donc une incompatibilité mathématique entre le fait de chercher des quintes justes et des octaves justes. On ne peut obtenir les deux.

Avant J.S. Bach, on résolvait ce problème en accordant toutes les octaves justes et toutes les quintes sauf une sur laquelle on reportait le décalage. En pratique, cela signifiait que les cordes sonnaient très juste sur tous les intervalles sauf sur certaines quintes données, par exemple tous les do avec tous les sol ou tous les si avec les fa dièses. En fonction de la tonalité du morceau interprété, cette quinte très dysharmonieuse était placée sur des quintes inemployées. Mais cela impliquait de réaccorder l'instrument "sur mesure" pour chaque pièce de musique.

Bach a voulu pouvoir jouer son œuvre complète sans cette contrainte. De cela vient le système du "clavecin bien tempéré", où cet écart mathématique est reporté sur l'ensemble de toutes les notes qui sont toutes pratiquement justes afin qu'aucune ne soit tout-à-fait fausse. Aujourd'hui, on perçoit certaines vibrations dans les accords, elles sont dues à cette répartition.

Exemple :

  • Accord tempéré :..FA (174,6)......DO (261,2)
  • Accord juste :.......FA (174,6)......DO (261,9)

L'accordeur fait donc une partition sur une octave puis ensuite, monte dans les aigus en accordant les notes par octaves de manière à dupliquer la répartition de l'octave première.

Cette répartition arithmétique peut être parfaitement réalisée par un accordeur électronique qui calcule sans erreur une partition "équilibrée". Cela dit, et en dépit de son caractère évidemment pratique (elle fait gagner du temps à l'accordeur - mais, par souci d'économie, ne voit-on pas même certains proposer de n'accorder que les octaves médiums du piano !), l'utilisation de cette machine ne permet en aucun cas de faire donner au piano le meilleur de lui-même.

En effet, seule l'oreille d'un bon accordeur lui permet de déceler les vibrations parasites de certaines cordes, liées à des points de rouille par exemple, ou à un mauvais chevillage. Face à ce type de nuisance, l'accordeur électronique demeure impuissant, car il s'agit, pour améliorer le son, de "tricher" en annulant la vibration inopportune par une vibration inverse. C'est un peu, toute proportion gardée, le principe des systèmes anti-bruits que l'on utilise dans les avions. Une fréquence donnée vient gommer une autre fréquence et l'oreille humaine n'y entend que du feu.

L'harmonisation du piano

accord piano

L'harmonisation de l'instrument intervient sur un piano parfaitement réglé et accordé car il s'agit d'uniformiser la "couleur" du son, son timbre et sa nature dans tous les registres d'expression, du "piano" au "fortissimo". Il est impossible de résumer en quelques lignes ces techniques qui reposent essentiellement sur une longue expérience et ne "s'expliquent" pas.

Les principales opérations requises sont le ponçage des marteaux, la vérification du plan de cordes et du parallélisme des jeux ; le piquage du feutre des marteaux, éventuellement le ponçage des manches. Bien sûr, l'harmonisation devrait pouvoir concerner tous les pianos mais seuls les professionnels ou les amateurs avertis éprouvent la nécessité de faire faire ce travail.

Le réglage du piano

Mecanique d un piano

La mécanique d'un piano est un assemblage très complexe de bois, de métal, de cuir et de feutre dont l'ajustement peut réclamer jusqu'à 25 opérations sur un piano droit, et 35 sur un piano à queue... pour chaque note. Elle comprend également le clavier et les pédales, seules parties visibles de l'extérieur.

Le rôle de la mécanique est de transmettre la moindre des intentions du pianiste aux cordes, tout en se faisant oublier à l'oreille. Elle doit aussi supporter la virtuosité en permettant de répéter rapidement les notes.

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Des bruits intempestifs, des notes qui collent, un son altéré, étouffé, métallique, des cordes qui zinguent, des marteaux qui rebondissent, un clavier inégal au toucher ou des touches à l'enfoncement irrégulier, des pédales qui ne fonctionnent plus ou qui grincent...

Bien des dysfonctionnements s'installent progressivement sur le piano, ne serait-ce que par le jeu du compactage des feutres des marteaux et de l'usure de la mécanique, mais aussi des variations de température et d'hygrométrie.

Un entretien régulier est donc indispensable. Parmi les opérations les plus courantes, le dressage et le nettoyage du clavier, le ponçage des marteaux, le repivotage et le rattrapage des jeux mécaniques, le nettoyage intérieur, le réglage des pédales sont des nécessités dont la fréquence dépend de chaque instrument et de l'usage qui en est fait.

L'instrumentiste peut aussi avoir des demandes particulières selon ses goûts et ses besoins. Le piano peut être harmonisé par le piquage et le ponçage des marteaux, la vérification complexe du plan de cordes et de l'alignement des marteaux. C'est une opération complète mais indispensable pour tirer le meilleur parti des possibilités acoustiques de l'instrument. Une inspection approfondie du piano et l'écoute attentive des demandes de l'instrumentiste permettent de déterminer le programme de réglages ou de réparations à entreprendre dans l'urgence ou à plus long terme.

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A titre indicatif, un réglage simple, sans aucune réparation, représente au moins une journée de travail. Enfin, toute intervention de réglage ou de réparation doit toujours être suivie d'un accord de l'instrument.

Entretenir son piano

Comment transporter votre piano ?

Le poids de l'instrument peut se situer entre 200 et 500 Kg. Certains grands pianos droits sont plus lourds que de petits quarts de queue. La bonne volonté des amateurs aux gros bras ne peut pas toujours suffire à prévenir des accidents redoutables ; un transport incertain peut endommager le meuble, mais aussi la structure. Si vous tenez à votre instrument, il sera plus prudent de le confier aux soins d'un transporteur spécialisé ; solution peut-être plus onéreuse, mais préférable à de grosses réparations.

Après tout déménagement important, mais même aussi après de petits déplacements chez vous, votre piano va sans doute "bouger", d'autant plus qu'il se trouvera dans un nouvel environnement, il sera nécessaire de le faire réaccorder.

Où placer son piano ?

Evitez absolument de le mettre à moins d'un mètre cinquante des sources de chaleur (radiateurs, bouches de chauffage etc...), près des fenêtres et des baies vitrées, sans oublier les lampes halogènes trop chaudes. Evitez aussi les pièces chauffées au feu de bois. Evitez enfin d'exposer votre instrument au rayonnement direct du soleil et aux courants d'air. Si vous tenez à la beauté de votre meuble, ne le disposez pas non plus là où les rayons de la lune pourraient l'atteindre : ils le décoloreraient. Votre piano droit donnera le meilleur de lui-même si vous l'éloignez d'au moins 20 cm du mur auquel vous comptez l'adosser.

accord piano

Le piano est extrêmement sensible aux variations, surtout brutales, de température et d'humidité. Vous devrez toujours rester vigilants à ces facteurs de température et d'hygrométrie. La température idéale se situe entre 18 et 22°C. L'hygrométrie devrait se situer autour de 50%. Les meilleures pièces pour disposer le piano, pour ce qui concerne sa conservation, sont celles où ces paramètres ont le plus de probabilité de rester stables. Un excès d'humidité sera néfaste : gonflement du bois, corrosion des cordes et des chevilles, lenteur de la mécanique, instabilité de l'accord. Mais plus encore, redoutez l'excès de sécheresse, à l'origine de dégâts irréversibles : fissures de la table d'harmonie, fêlures et décollages de la table et du sommier, gauchissement du bois, désajustement de la mécanique, mauvaise tenue de l'accord.

L'achat d'un thermomètre et d'un hygromètre sera donc une précaution de base. En cas de sécheresse modérée, l'installation de plantes vertes près du piano et d'humidificateurs de radiateurs peut être judicieuse. Si vous ne pouviez absolument pas éviter une pièce trop humide, essayez d'isoler le piano du sol et des murs par des matériaux adéquats. L'ajout de feuilles de papier journal souvent changées, ou mieux de cristaux de soude dans un récipient à l'intérieur du piano peut aussi vous aider... à condition de ne rien renverser et de les renouveler régulièrement.

Il existe des humidificateurs - et des déshumidificateurs - susceptibles de venir à bout des situations extrêmes. Mais leur utilisation inconsidérée provoque des variations brutales d'hygrométrie forcément néfastes pour l'instrument.

Enfin, il existe des appareils spécialement conçus pour l'optimisation des conditions d'humidité à l'intérieur même des pianos, les "Piano Life-Savers" de la firme Dampp-Chaser (Voir liens sur la page « Pour en savoir plus »).

Il peut être utile, par ailleurs, de disposer de l'antimite à l'intérieur de l'instrument, pour éviter que ces insectes ne s'attaquent aux feutres.

Le nettoyage

Le meuble ne doit pas être ciré ; il peut se nettoyer avec un linge doux très légèrement humide, comme une peau de chamois. Prenez grand soin d'un vernis polyesther, il se raye très facilement. Le clavier se nettoie avec un linge peu humide. N'utilisez aucun solvant ! Pour les taches plus rebelles, votre accordeur vous aidera. Confiez-lui aussi le nettoyage intérieur de votre piano : la mécanique, les cordes, les chevilles, la table d'harmonie doivent être nettoyées au maximum tous les 4 à 5 ans.

N'essayez surtout pas de le faire vous-même ! La catastrophe n'est jamais loin !

Enfin, pour les amateurs de fleurs en vase, de poissons rouges, d'en-cas à toute heure, de café, de whisky, de tisane... offrez-vous une table d'appoint : votre piano ne sera plus longtemps votre meilleur ami si vous l'utilisez pour poser dessus vos gobelets en tous genres ; le gros accident sera à portée de maladresse ! Feriez-vous subir ce cauchemar à votre ordinateur ?

Et pour finir ...

accord piano

Respecté selon ces règles très simples, à l'abri des grosses négligences, votre piano vous donnera longtemps satisfaction. Il doit être accordé et réglé régulièrement, pour bien fonctionner et pour durer. Mais n'essayez pas de le faire vous-même. L'ajustement des pièces se fait au 1/20ème de millimètre... L'accord sera fait normalement 2 fois par an ; 1 fois par an est un grand minimum ; et jusqu'à 4 fois la première année pour permettre aux cordes de s'étirer et au piano de se stabiliser. Un piano qui n'a pas été accordé depuis longtemps s'abîme et perd ses qualités. Au contraire, pourvu que tiennent ses chevilles et s'il a été régulièrement accordé, un piano se stabilise de plus en plus en vieillissant. L'accord demande une très grande habitude. Un bon accordeur saura non seulement faire un bel accord, mais aussi l'asseoir de façon qu'il tienne durablement. Quant à la fréquence du réglage de la mécanique, elle est fonction des qualités du piano, de son âge, de ses conditions de conservation et... de l'usage qui en est fait.

Festival de la Roque d'Anthéron

www.festival-piano.com

Formations aux métiers de la musique

www.itemm.fr

Cité de la musique - Philharmonie de Paris

www.philharmoniedeparis.fr

Facteurs de pianos

Bechstein : www.bechstein.com

Blüthner : www.bluthnerpiano.com

Boesendorfer : www.boesendorfer.com

Fazioli : www.fazioli.com

Grotrian Stenweg : www.grotrian.de/fr

Kawai : www.kawaifr.com

Schimmel : www.schimmel-pianos.de

Seiler : www.seiler-pianos.de

Steinway : www.steinway.com

Yamaha : www.fr.yamaha.com